Mes chères études

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Laura est étudiante. Ses parents – qu’on ne verra jamais – ne peuvent l’aider financièrement. Elle a un petit boulot, qui ne suffit pas à payer loyer et nourriture. Désemparée, elle cherche des jobs sur Internet, et tombe facilement sur des hommes cherchant des jeunes femmes pour massages et moments tendres. Elle émet quelques doutes (ce n’est pas pour du sexe ? demande-t-elle à celui qui sera son premier client) mais accepte. Le piège s’est refermé.

Lors de cette première rencontre, et des suivantes, sa peur, sa détresse, seront évidentes. Son dégoût aussi, et le nôtre. On sent son envie de partir en courant à chaque instant. Puis elle se laisse faire avec chacun des hommes qui la payent, visiblement ailleurs, essayant d’oublier les moments insupportables pour ne penser qu’aux billets qu’elle aura à la fin.

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Les clients sont parfois montrés comme gentils (s’il te plaît, tu veux bien?, c’était bien, j’ai aimé). Dans un premier temps. Ils sont ensuite manipulateurs : c’est juste un petit fantasme, si tu es mal à l’aise, tu peux ressortir quand tu veux dira l’un d’eux avant les scènes les plus insupportables du film, quand ce que l’on voit ne peut pas être ressenti autrement que comme un viol. Ou bien c’est un échange de bons procédés. Nous sommes entre adultes consentants. Ils sont aussi très clairs: celui qui paye a tous les droits.

Ce téléfilm a le mérite de montrer les aspects glauques de la prostitution. Laura est la proie d’hommes qui font d’elle ce qu’ils veulent, dans une chambre d’hôtel minable, sur un parking désert dans une voiture, dans la salle sombre et étouffante d’un club privé. Elle subit leur brutalité. On la voit se lavant frénétiquement après avoir subi le contact de plusieurs hommes, ou hurler en silence, bâillonnée, attachée et violentée pour le bon plaisir de l’un de ses clients. On peut cependant reprocher à ce film son invraisemblance : Laura réussira brillamment ses examens. Un peu difficile à croire de la part d’une jeune femme manipulée, volée et violée tout au long de cette année d’études…

De plus, le chiffre repris ici de 40 000 étudiantEs prostituéEs n’a jamais été confirmé: il correspondrait à unE étudiantE sur 57…

La bande-annonce