Sands of Silence : waves of courage

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Le 19 mars dernier, a été projeté à  Paris le film « Sands of silence : waves of courage » (« sables du silence : vagues de courage »), suivi d’une rencontre avec sa réalisatrice, Chelo Alvarez-Stehle.
Un documentaire sur le silence qui entoure les violences sexuelles : du trafic des êtres humains aux viols subis au sein des familles.

« Lorsque je préparais mon film, les femmes survivantes que j’ai rencontrées se battaient avec une telle énergie contre la traite des êtres humains que j’ai été poussée, à  mon tour, à  dévoiler ma propre vérité », raconte Chelo Alvarez-Stehle.

Dans ce documentaire qu’elle a mis 15 ans à  réaliser, la cinéaste et journaliste espagnole brise le silence autour du trafic sexuel à  l’échelle mondiale, mais également autour des abus subis dans sa propre famille. Un silence qui ne profite qu’aux prédateurs et aux trafiquants.

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Enlevée en pleine journée avec son bébé, Virginia, une Américaine d’origine mexicaine, a été transférée par des trafiquants dans la jungle mexicaine où elle a subi de l’esclavage sexuel, en même temps que d’autres jeunes mères captives.
Après plusieurs tentatives d’évasion, Virginia et son bébé ont subi d’atroces séances de torture. Depuis qu’elle a réussi à  échapper à  ses geôliers, Virginia vit avec sa fille aux Etats-Unis. Elle y a reçu de nombreuses distinctions pour avoir créé une association de survivantes du trafic humain dans la communauté latino-américaine en Californie.

Anu, une jeune népalaise, s’est également engagée dans un mouvement de survivantes. Kidnappée dans son hameau et vendue dans un bordel à  des milliers de kilomètres en Inde, elle a été détenue comme esclave sexuelle pendant près de deux ans. Sauvée, moyennant une importante somme d’argent, Anu a été la première survivante au Népal à  dénoncer ses trafiquants devant les tribunaux. A ce titre, elle a reçu un prix décerné par Hillary Clinton en 2011. « Ce jour-là , j’ai compris pourquoi le châle que j’avais utilisé pour essayer de me pendre dans le bordel s’est cassé. J’avais besoin de vivre ce moment « , raconte la jeune femme.

Du trafic international au secret de famille

A la suite de ces différentes rencontres qui l’ont conduite de l’Amérique à  l’Asie, Chelo Alvarez-Stehle s’est posée sur la plage de son enfance, au pays basque, où a été enfoui un secret de famille.

Pour l’exhumer, la cinéaste a alors entamé un autre parcours, plus intimiste en encourageant sa sœur, Marià n, à  s’exprimer devant sa caméra ; sa cadette qui a si longtemps résisté, en banalisant l’abus sexuel dont elle a été victime lorsqu’elle était enfant.
Parallèlement Chelo Alvarez-Stehle a brisé ses propres résistances en dénonçant le harcèlement sexuel et psychologique qu’elle a elle même subi.
Ce travail de reportage aura donc eu de grandes vertus thérapeutiques!

Toutes les survivantes de violences sexuelles sont engagées dans un même combat : rompre le silence pour mieux sensibiliser la communauté internationale, mais également les familles.