Réaction chez les branchés

1166

Les enfants de mai 68 et de la Libération sexuelle ont mal vieilli, à juger par la révolte de surface qui s’exprime dans les pages glacées – et glaçantes – d’Artpress 2.

Le trimestriel arty développe en triptyque – Théorie, Pratique, Illustration – sa vision de la prostitution et se fait fort d’apporter un éclairage contemporain et décalé sur ce qu’il appelle avec constance le plus vieux métier du monde.

Recevez nos derniers articles par e-mail !
Lettres d'information
Recevez nos derniers articles par e-mail !
S'abonner

Dans un souci d’exhaustivité louable, le magazine parcourt les siècles et les cultures depuis les discours des Pères de l’Église sur la prostitution jusqu’à la culture pimp (« maquereau») du rap américain. Et les illustrations ne sont pas en reste, qui jouent sur l’érotisme « chic » d’Helmut Newton comme sur les images très crues de Jean-Christian Bourcart.

Mais pour dire quoi, au juste ? Le problème est là, tant le papier glacé et les contributions d’intellectuelLEs comme Pierre Guyotat (écrivain) ou Catherine Millet (écrivaine et directrice de la rédaction) ne parviennent pas à dissimuler la pauvreté de la pensée et de l’argumentation néo-libérale à l’œuvre.

Le mantra tourne au radotage : pour la liberté de se prostituer et contre les puritains ; pour la liberté de se prostituer et contre les abolitionnistes ; pour la liberté transgressive de Sonia la pute ou de Grisélidis Réal, une fois encore convoquée ; mais toujours plus loin d’une réalité qui blesse, abîme et détruit.